J'ai découvert la ville de Turin, il y a quelques jours, lors d'un week-end prolongé, pendant lequel j'ai également profité pour passer une journée à Milan. Dans les deux cas, j'ai été émerveillée par des constructions surprenantes. Je suis à chaque fois éblouie par la variété, l'ingéniosité et l'inventivité qu'il y a dans chaque bâtiment Art Nouveau, dans les villes où je vais. Il y a, dans cette courte période d'une trentaine d'années, des idées de génies chez les architectes et les artisans qui leur étaient associés.
Dès mon arrivée, je me suis donc dirigée vers la rive droite du Pô. où se trouve le Monte dei Capuccini, qui surplombe la ville. dans l'idée de voir la Villa Scott et d'en découvrir de nouveaux exemples de Liberty.. J'ai traversé le fleuve par le pont Umberto 1, construit entre 1903 et 1907, c'est-à-dire en pleine période Liberty. En 1911, 4 statues allégoriques y ont été ajoutées, dont cette Pietà de Luigi Contratti.
Immédiatement, de l'autre côté du pont, je suis "accueillie" par deux immeubles avec une petite l'allure Art Nouveau. Pour le premier, qui se trouve à droite sur le corso Moncalieri, il s'agit d'un immeuble d'habitation, construit en 1903, sous la direction de Santoné (architecte? ingénieur? Maître d'oeuvre,). Il est orné d'une frise qui court le long de la façade à la hauteur de la base des fenêtres du premier étage. Elle représente des visages et des branchages. Le balcon et les ouvertures de la terrasse sont ornés d'intéressantes ferronneries.
Le deuxième a une petite influence moderniste par les ouvertures circulaires du dernier étage.. Faisant l'angle des corso Fiume et Moncalieri: il s'agit d'une oeuvre, de 1889, de l'architecte italien Crescentino Caselli, dont on retrouve plus loin, un autre édifice, toujours en suivant le corso Fiume.
Il s'agit d'un bâtiment au coin du corso Fuime et de la via Scateggio, avec une tour angulaire qui surplombe le tout (caractéristique propre de l'architecture de Turin, que l'on retrouve sur de nombreux édifices liberty, dont la célèbre Casa Fenoglio-LaFleur).
Ici également, la construction a des formes rectilignes, mais le décor peint correspond tout à fait au style Liberty, ainsi que la date, peinte dans un décor d'entrelacs végétaux et de fleurs de glycine, sous la tour d'angle, motif qui court également tout au long du bâtiment, sous la terrasse.
Un peu plus loin, au bout du corso Fiume, sur la place Crimea, c'est une porte en beau bois doré, avec un décor floral qui a l'empreinte du liberty, à l'entrée d'un autre immeuble, dont seul le haut, est orné de représentations végétales.
J'ai ensuite pris sur ma droite et continué par la Via Bezzecca où, très rapidement, j'ai vu de loin, la Casa Pasquetti (1905), de l'architecte Quinto Grupallo. Une construction toute en rouge et blanc, alliant la brique et le béton stuqué (?) où les fleurs ne sont pas peintes, mais représentées en relief sculpté. Il s'agit d'un arc de roses qui culmine les lignes verticales qui courent le long de la tour qui domine la porte d'entrée. Roses typiquement Art Nouveau, qui ne sont pas sans rappeler, par exemple, celles de la
Motif que l'on retrouve toujours sculpté, sur la frise au-dessus des fenêtres de la façade sur la rue ou en-dessous du balcon qui donne sur le jardin. Mais aussi, repris de manière très géométrique et stylisé sur les ferronneries du balcon de la tour d'entrée.
Juste derrière cette villa, sur la droite, se trouve un petit escalier qui débouche directement devant la Villa Scott. J'ai été très émue, en me retrouvant à ses pieds, car elle se dresse altière sur une petite colline, au milieu de la végétation qui la cache presque complètement.
En fait, j'ai découvert deux maisons fort intéressantes, ce qui a amoindri ma déception de ne pas mieux pouvoir observer l'oeuvre de Fenoglio. La boîte aux lettres sur la grille d'entrée est une pièce maîtresse, avec des motifs qui vont écho à ceux des villas. J'aime ce souci de l'art en tout, visible également sur les motifs extérieurs.
J'ignore si la deuxième maison est une dépendance et elle est du même architecte, ce qui pourrait bien être le cas, étant donné des similitudes entre les deux bâtiments, mais nulle part cela ne semble être mentionné.
Derrière la grille, une belle fontaine sans eau cache en partie l'escalier qui mène à la villa. Dont, effectivement, l'allure générale se retrouve est bien celle de la Casa Jiménez de la Guardia de San José, au Costa Rica. Mais,le cadre ici en est complètement différent et les détails bien plus travaillés.
Les ferronneries notamment, sont bien plus travaillées. Celles des fenêtres de la véranda ressemblent à de la dentelle. Il faudra que j'y retourne au début du printemps, lorsque les arbres auront perdu leurs feuilles et tant l'ensemble comme les détails seront plus visibles.
J'ai continué mon ascension de la colline, jusqu'à l'église de Santa Maria del Monte et de là j'ai pu admirer le magnifique panorama de la ville avec les Alpes tout au fond.
En redescendant, j'ai pris un autre chemin pour me diriger vers l'immense place Vittorio Veneto sur la rive droite. En route, j'ai trouvé trois villas presque identiques, distantes de quelques mètres, toutes œuvres du même architecte Paolo Burzio. Ce qui les caractérisent c'est un plan d'ensemble similaire: un quadrilatère avec une tourelle accolée, ce qui n'a rien d'original à Turin. Les motifs Liberty résident dans les détails. Les ouvertures se distribuent quasiment de la même manière dans les deux premières qui sont pratiquement jumelles. Toutes ont la porte d'entrée ornée de marquises aux ferronneries ondulantes, de style très Art Nouveau.
La première villa (1914) en descendant de la colline, est située sur la Via Mancini. La marquise est décorée de motifs géométriques circulaires en éventail et de deux tournesols. L'arc au-dessus de la porte, repose quant à lui, sur deux visages de femmes sculptés.
Comme les autres villas, elle mélange des éléments Liberty avec d'autres néogothiques, comme certaines fenêtres ogivales ou d'autres en arcades, dont quelques-unes ont des vitraux, comme celles de la tourelle.
Le même relief sculpté représentant un bateau dans la tempête avec une figure de proue féminine, se répète sur les deux villas jumelles et sur une quatrième, plus simple, située à proximité.
La deuxième, presque sa jumelle, date de 1915, est bien mieux conservée et se trouve à quelques mètres plus moins sur la même rue.
La marquise notamment est non seulement bien mieux conservée, mais bien plus détaillée. Il ne s'agit plus ici de motifs géométriques, mais d'une branche d'arbre centrale et d'un entourage de feuilles de vigne et de grappes de raisins. Sur les côtés deux reliefs sculptés représentent un fruit, probablement une poire.
Le relief sculpté avec un visage de femme, se retrouve ici répété sous le toit. le balcon est orné de motifs végétaux sculptés.
La troisième, situé à l'angle des Via Mancini et de la Villa della Regina, est la plus grande et certainement la plus belle du temps de sa splendeur. Construite en 1911, c'est également la plus ancienne. Malheureusement, elle est quelque peu laissée à l'abandon.
Cette quatrième villa de la Via Lanfranchi, est très bon état de conservation. D'un style différent et avec de beaux sgraffites, est probablement du même architecte, car il y a le même relief de bateau sur le dessus de la porte.
Je suis réellement tombée en amour avec Turin. Deux jours ont été loin d'être suffisant pour la parcourir et voir la grande quantité d'exemples d'architecture Liberty qu'elle recèle.
________________________________________
Descubrí Torino hace pocos días, durante un fin de semana largo, en el cual
también pude pasar un día en Milano. En
los dos casos, me encantó descubrir construcciones sorprendentes. Cada vez
estoy deslumbrada por la variedad, la ingeniosidad y la inventivita que hay en
cada edificio Art Nouveau, en las ciudades donde voy. Hay, en este corto
periodo de unos treinta anos, ideas geniales entre los arquitectos y los
artesanos que trabajaban con ellos.
Decidí ir a Torino, a la vez porque tenía curiosidad de conocer la Villa
Scott del arquitecto Pietro Fenoglio puesto que la Casa Jiménez de la Guardia,
de San José en Costa Tica, donde he vivido más de diez años, parece haber sido
inspirada en ella y porque es considerada como la capital del Liberty italiano.
En 1902, la Primera Exposición Internacional del Arte Decorativo Moderno, tuvo
lugar en esta rica ciudad industrial.
Aun así, los datos sobre este estilo en Torino, son escasas en Internet y todavía
no he podido procurarme los dos o tres libros que existen sobre el tema.
A penas llegué, me dirigí hacia la orilla derecha del Pô, donde se
encuentra el Monte dei Capuccini, que domina la ciudad, con la idea de ver la
Villa Scott y de descubrir nuevas construcciones. Crucé el puente Umberto 1,
construido entre 1903 y 1907, en pleno periodo del Liberty. En 1911, 4 estatuas alegóricas fueron añadidas, entre
ellas esta Pietà de Luigi Contratti.
De inmediato, del otro lado del puente, fui “recibida” por dos edificios
con un ligero aire “Art Nouveau”. El primero fue construido en 1903, bajo la
dirección de Santoné (¿Arquitecto? ¿Ingeniero? ¿Maestro de obra?). Un friso
decorado de ramas y rostros corre por debajo de las ventanas del último piso.
Los balcones y las aperturas de la terraza están decoradas con herrerías
elegantes.
El segundo edificio tiene una pequeña influencia modernista debido a las
aperturas circulares del último piso. Situado en la esquina de los corsos Fuime
y Moncalieri: se trata de una odre de 1889, del arquitecto Crescentino Caselli,
del cual hay otra construcción, un poco más lejos en el corso Fuime, esquinero
con la via Scateggio, que presenta una torre angular (lo cual es bastante común
en la arquitectura de Turin y se ve en numerosos edificios Liberty, como la
famosa casa Fenoglio-LaFleur).
Se trata entonces de una construcción de formas rectilíneas, pero cuya decoración
corresponde exactamente al estilo Liberty, tanto como la fecha, pintada en
medio de motivos vegetales y flores de glicina. Motivo que se repite en un
friso que corre por debajo de la terraza.
Un poco más arriba, en la plaza Crimea, vi una bellísima puerta de madera
amarillo dorado, con grabados de flores que llevan la huella del Liberty, en la
entrada de otro edificio en el cual solo la parte alta tiene pintadas
representaciones vegetales.
Luego tomé a mi derecha y continué por la via Bezzeca donde, rápidamente,
vi desde lejos, la Casa Pasquetti (1905), del arquitecto Quinto Grupallo. Una
construccion roja y blanca, hecha de ladrillos y de concreto cubierto de estuco
blanco (¿?) en el cual las flores no están pintadas (como es usual en el
Liberty), pero esculpidas. Se trata de un arco de rosas que domina las líneas verticales
a lo largo de la torre de la puerta de entrada. Rosas típicas del Art Nouveau,
que me hacen pensar, por ejemplo, en las de la Maison Cauchie, en
Bruxelas. Se vuelve a ver este motivo en
el friso debajo las ventanas de la fachada de la calle o debajo del balcón en
el jardín. Y también, pero de manera mucho más geométrica, en las herrerías del
balcón de la torre de entrada. Justo detrás, del lado derecha, hay unas
pequeñas escalinatas que llevan directamente a la Villa Scott. Me emocioné
cuando me encontré a sus pies y pude divisarla. Se presenta altiva en una pequeña
colina, en medio de la vegetación que la cubre casi totalmente, escondiéndola.
En realidad descubrí dos casas muy interesantes, lo que disminuyo un poco
mi decepción de no poder ver más de la obra arquitectónica de Fenoglio. El buzón
es la reja de entrada es imponente, con motivos que hace eco con los de las dos
casas. Me encanta esta preocupación del arte en todo, visible también en los
elementos exteriores. Ignoro si la segunda casa, a la izquierda, es del mismo
arquitecto, lo que podría ser el caso, dadas las similitudes entre las dos construcciones,
pero eso no me parece ser mencionado en ningún
lado.
Detrás de la reja, una bella fuente sin agua, esconde parte de la
escalinata que lleva a la mansión. Cuyo aspecto general es bastante similar al
de la Casa Jiménez de la Guardia de San José, en Costa Rica. Pero, el marco aquí
es totalmente diferente y los detalles mucho más trabajados. Las herrerías sobre
todo, están mucho más trabajadas. Las de las ventanas de la veranda parecen
encajes.
Tendré que regresar al inicio de la primavera, cuando los arboles habrán
perdido totalmente sus hojas y tanto el conjunto como los detalles serán mejor
visibles.
Continué a subir la colina, hasta llegar a la colina Santa Maria del Monte
y de ahí pude admirar el magnífico panorama de la ciudad con los Alpes al
fondo.
Al bajar, tomé otro camino para dirigirme hacia la inmensa plaza Vittorio
Veneto, en la orilla derecha. En camino, vi tres casas casi idénticas,
distantes de pocos metros, todas del mismo arquitecto Paolo Burzio. Lo que las caracteriza es un mismo plano: un cuadrilátero
con una torrecilla al lado, lo que no tiene nada de original en Torino. Los
aspectos Liberty están en los detalles. Las aperturas son distribuidas prácticamente
de la misma manera en las dos primeras que son casi gemelas. Todas tienen una
marquesina sobre la puerta de entrada decorada de sendas herrerías, muy Art
Nouveau.
La primera casa (1914) de la calle bajando la colina, está situada en la
Via Mancini. La Marquesina tiene motivos geométricos circulares en abanico
que terminan con dos girasoles. De cada lado, hay una escultura representando
un rostro de mujer. Como en las otras casas, tiene una mezcla de elementos
Liberty con algunos neogóticos, por ejemplo en las ventanas ojivales y otras
con arcadas. Algunas con vitrales, como en este caso, las de la torrecilla. El
mismo relieve representando un barco en un tempestad con una mujer como figura
de proa, se repite en las dos casas gemelas y en otra más, de estilo más
sencillo que se encuentra a proximidad.
La segunda casa, siguiendo la misma calle, unos pocos metros más lejos, está
fechada de 1915 y se encuentra en mucho mejor estado. La marquesina no tan solo
está mucho mejor conservada, pero también es más trabajada. Aquí no se trata únicamente
de motivos geométricos, sino de una rama de árbol central rodeada de hojas de
parra y de racimos de uva. De cada lado, hay dos relieves esculpidos que
representan probablemente una pera. El motivo de rostro femenino está aquí repetido
en varias ocasiones bajo el techo y el balcón tiene motivos vegetales también
esculpidos en piedra.
La tercera, situada en la esquina de las Vias Mancini y de la Villa Della
Regina es la más grande y probablemente la más bella en la época de su
esplendor. Construida en 1911 es también la más antigua. Desgraciadamente, está
en estado de abandono.
La cuarta casa, probablemente del mismo arquitecto, está en perfecto estado.
De un estilo diferente y con bellos esgrafiados, tiene el mismo relieve de la
nave en la tempestad, en lo alto de la puerta de entrada.
Debo decir que, realmente, me enamoré de Torino y que dos días no fueron
suficientes para recorrerla y ver la cantidad de construcciones del estilo
Liberty que hay en la ciudad.