mardi 1 novembre 2022

Cimetière de Ripoll (1903) avec des niches funéraires modernistes (1909-1910), architecte : Antoni Coll i Fort


Ces dernières semaines, je me suis rendue à plusieurs reprises à Ripoll, une petite ville catalane aux petites rues pittoresques, surtout connue par le monastère bénédictin de Santa Maria de Ripoll avec un portail du XIIe siècle, véritable chef-d'œuvre de l'art roman. Ses constructions Art Nouveau sont beaucoup moins connues, mais non dénouées d'intérêt. Une d'entre elles, loin d'être spectaculaire mais rare, est le nouveau cimetière de la ville. Construit dans un style éclectique, à partir d'un projet de l'architecte Antoni Coll Fort, datant de 1903, mêle modernisme (l'art nouveau catalan) et néoclassicisme. Les tombes de style Art Nouveau sont fréquentes dans les cimetières catalans, comme par exemple celui du Poblenou, à Barcelone, mais il existe également des cimetières construits dans ce style, dont celui-ci. C'est ainsi qu'en ce 1er novembre, jour de la Toussaint, j'ai pensé que c'était la journée "idéale" pour écrire un article sur ce sujet.

La création de cimetières en dehors des centres urbains, date du XVIIIé siècle, notamment suite aux grandes épidémies. A Ripoll, il y a eu plusieurs cimentières, dont le plus important était celui de l'église Saint Pierre, situé à côté du monastère. L'histoire de l'actuelle cimetière est détallée dans un article en catalan du journal local NacióRipollès, datant de 2013. Au départ, l'emplacement du cimetière fut un peu décidé dans l'urgence.  En 1853, se fait sentir la nécessité de construire un nouveau cimentière, car il n'y a pus de place dans l'ancien, à côté du monastère. Un an plus tard, une épidémie de choléra accéléra le processus. La  population augmente beaucoup au début du XXe siècle, effet de l'essor du secteur textile et du chemin de fer . Cela oblige à élargir le cimetière en en doublant sa surface. En 1902, les terrains sont achetés et la construction est planifiée par l'architecte Antoni Coll i Fort qui construit également à cette époque la maison du docteur Agustí, de style moderniste, dont je parlerai dans un autre article.

Antoni Coll i Fort a été l'architecte municipal de Ripoll de 1898 à 1928, ainsi que des villes voisines de Campdevànol, Ribes de Freser et Sant Joan de les Abadesses. Je l'ai déjà mentionné dans mon article sur cette dernière ville (Casa Vídua Climent Tarré), ainsi que dans celui sur Camprodon (La Palanca o Can Vila), situé également dans le Ripollès. 

Le cimetière est formé par deux parallélogrammes adossés, dont la limite est marquée par deux murs de niches funéraires qui flanquent l'axe principal menant de l'entrée à la chapelle de style néoclassique. 


L'entrée est éclectique, mélangeant des éléments en pierre locales et des frontons néoclassiques.


Les niches funéraires modernistes (1909-1910) se trouvent juste à la limite des deux enceintes dites de Sant Domènec et de Santa Maria. Il 'agit d'un lieu réservé à l'élite de la ville, comme le montrent certaines pierres tombales. Tous sont des concessions à perpétuité et leur vente en est interdite. Le style moderniste consiste en des formes ondulée et la forme ogivale des niches.




Après le porche d'entrée de panthéons funéraires présentent également quelques éléments Art Nouveau. Plus tardifs, rien ne dit s'ils sont œuvre du même architecte ou pas.





Malgré son intérêt, actuellement, ce cimetière ne bénéficie d'aucune mesure de protection patrimoniale.

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