samedi 13 avril 2019

9 bis rue Voltaire, Levallois-Perret, céramiques Gentil & Bourdet, architecte Henri Béjot - 1923

Cette semaine, une fois encore lors d'un des mes déplacements à Levallois-Perret, j'ai reconnu des céramiques Gentil&Bourdet, depuis le bus, dont je suis rapidement descendue. La façade de l'immeuble a que peu d'intérêt, même si le jeu de couleur, entre le rez-de-chaussée en béton blanc, les trois étages en briques rouges bordées d'un liseré blanc, le bleu des céramiques au-dessus des fenêtres, ainsi qu'en bande horizontale sous le toit en ardoise du dernier étage, est bien réussi.


L'architecte Henri Béjot, est peu connu, mais vient d'une famille d'architecte qui a réalisé plusieurs constructions à Paris et dans les Hauts-de-Seine. Son nom, ainsi que la date de construction figurent dans un cartouche en céramique, sur le côté droit de la façade. 
L'immeuble n'est absolument pas mentionné sur le site dédié aux céramiques Gentil&Bourdet, comme bien d'autres que je découvre au fil de mes paseos. 
Les deux motifs, celui de fleurs et celui des cercles sont bien présent dans le catalogue qui me sert de références. Leur attribution à Gentil&Bourdet ne fait aucune doute.




dimanche 7 avril 2019

Sgraffite restauré 83 rue Faider à St Gilles, Bruxelles, architecte Albert Roosenboom, 1900

Il y a de cela 5 ans, lors de la biennale de l'Art Nouveau, j'ai découvert fort attristée l'état d'abandon et de dégradation dans lesquels se trouvait cette très belle bâtisse Art Nouveau. J'avais remarqué qu'un morceau du sgraffite était tombé.
Il y a 15 jours, lors du BANAD, j'ai fait un petit détour en allant voir l’hôtel Tassel, par la rue Faider et j'ai pu découvrir le sgraffite restauré. Cependant, l'immeuble est toujours à l'abandon. Les fenêtres cassées sont juste recouvertes et la porte d'entrée n'a toujours pas retrouvé ses huisseries. Selon l'affiche apposée sur la porte, la restauration ne devrait pas tarder.




Saint Quentin - Buffet de la gare - Mosaïques et vitraux d'Auguste Adolphe Labouret - 1926

L'an dernier, je découvrais la ville de Saint Quentin, riche en constructions Art Déco et je faisais une entorse à ma passion pour l'Art Nouveau. En fait, je suis tombée en amour avec cette petite ville au bord de la Somme. C'est la troisième fois que j'y vais, en mois d'un an. J'y étais pour la Pentecôte, et suite à cette visite j'ai écrit deux articles, un sur le centre ville et l'autre sur le quartier de la gare. J'y suis retournée pour le "week-end des années 20" d'octobre, pendant lequel j'ai eu la grande chance de pouvoir visiter, juste accompagnée par une employée municipale, l’extraordinaire salle du conseil d' l'Hôtel de Ville, que je me dois de publier bientôt. 
Hier, j'y suis allée dans le cadre du Printemps de l'Art Déco, d'abord pour une visite de la ville Art Déco, que j'ai vite quittée car le guide n'était vraiment pas à la hauteur, parlant très peu de l'Art Déco, faisant moultes digressions sans intérêt, sans compter d'insupportables propos sexistes. Puis, pour un goûter conférence au buffet de la gare, qui m'a permis, enfin de découvrir ce magnifique intérieur Art Déco avec un conférencier absolument passionnant et fort sympathique, qui avait une très bonne connaissance de l'histoire de la ville et régionale. Je pense, que si Saint Quentin souhaite développer, à raison, des événements culturels autour de l'Art Déco, il doit sérieusement veiller à la qualité et à la formation de ses guides, notamment sur ce sujet.


Le buffet de la gare, situé dans une construction accolée au grand hall, a été restauré entre novembre 2016 et  mai 2017, par différentes corps de métiers sous la direction d'un architecte du patrimoine et le résultat est magnifique. Cependant, même si le mobilier originel du buffet a disparu, le choix de celui actuel, n'est à mon sens guère réussi, bien qu'il s'agisse de chaises style Thonet cela ressemble un peu trop à du mobilier scolaire. Tout comme la présence de luminaires très modernes: Caboche de Foscarini, qui coûtent fort cher et n'ont rien à voir avec l'Art Déco. Pourtant, il existe des photographies du mobilier et des luminaires d'origine qui pourraient permettre une réalisation plus proche des originaux. Sur ce site, il est possible de voir les lieux avant restauration.




Reste que Saint Quentin est un magnifique écrin pour de beaux bijoux Art Déco. 




Et un de ces bijoux est, sans doute aucun, le buffet de la gare. Son entrée est ornée de petites tomettes verticales, en grès coloré qui rehaussent l'escalier d'accès aux étages supérieurs dans lesquels se trouvaient une trentaine de chambres. Ce lieu est le présentoir de la grande maîtrise artistique d'Auguste Adolphe Labouret, originaire de Laon, venu en voisin, réaliser de petits joyaux en mosaïques et vitraux, comme autant d'échos d’œuvres jumelles réalisées à Paris.  Il est ainsi l'auteur des vitraux des escaliers de l'Hôtel Lutetia, identiques à ceux de Saint Quentin et des mosaïques de la Brasserie La Lorraine, place des Ternes, très similaires à ceux du comptoir du buffet de la gare. Par ailleurs, ce n'est pas un inconnu pour moi puisque c'est lui qui a crée les vitraux pour la villa Demoiselle à Reims et je me pose la question sur la possibilité qu'il soit l'auteur des vitraux de l'Hôtel Bouctot-Vagniez d'Amiens, pour lesquels je n'ai trouvé aucun nom à leur associer.  Il a du reste réalisé de très nombreux vitraux, notamment dans des églises. Son itinéraire artistique et stylistique est fascinant, allant de la fin de l'Art Nouveau jusqu'à un art très géométrique, proche du Bahaus.




Ici, le vitrail est au plomb et mélange différent types de verres, tout en restant dans des tonalités très monochromes. Il est possible d'observer, dans l'entrée du Buffet, la technique de fixation des différents éléments composant les vitraux, notamment soutenus par une barre métallique au dos.
















Nous lui devons également la décoration en vaguelettes de céramiques qui orne les murs et le sol en mosaïque représentant de belles fleurs stylisées, réalisés à partir de matériaux composites.