mardi 16 février 2021

27-29, rue Raffet (1908) et 6-8 avenue Erlanger (nd), Paris 16e - architecte Henri Preslier

 J'ai déjà mentionné cet architecte, il y a quelques années, dans un court article, alors que je faisais des posts sur les portes Art Nouveau

Henri Preslier a construit quelques immeubles dans les 16e et 17e arrondissements de Paris, qui ont des éléments Art Nouveau sans appartenir complètement au mouvement. Dans le 16e, au moins à deux reprises, il s'associe aux céramistes Gentil et Bourdet, pour orner les façades de deux constructions qui ont des airs de ressemblances et situées à qq rues de distance.


Il s'agit dans les deux cas, d'immeubles à deux étages, dont le dernier se différencie par un toit incliné en ardoise avec des fenêtres. Dans le cas de deux édifices jumeaux de l'avenue Erlanger, il s'agit de grandes baies vitrées qui correspondent probablement à des ateliers d'artistes. 
Les deux façades sont en brique beige avec quelques éléments décoratifs en brique rouge, avec des inclusions de bandes ou cartouches en grès céramique Gentil et Bourdet.

6-8 avenue Erlanger


Il s'agit de deux immeubles jumeaux situés au fond d'une impasse, fermée par une grille, que j'ai trouvée un jour ouverte l'an dernier et j'ai pu ainsi prendre les photos qui illustrent cet article.
Les décors céramiques sont situés en-dessous des petites fenêtres centrales du premier étage ainsi que sous le toit. J'ai retrouvé les deux modèles sur le catalogue G&B.




Le motif de feuille est également repris dans les vestibules d'entrée des immeubles mais cette fois-ci avec des briquettes peintes.



Le nom de l'architecte est inscrit dans un cartouche en céramique.


27-29, rue Raffet:

Ici, il s'agit d'un petit immeuble avec une grande porte cochère en fer forgé avec des éléments en coup de fouet. Le rez-de-chaussée est quasiment tout recouvert par deux bandes de carreaux en grès cérame. 



Une bande court au-dessus de la porte d'entrée et des deux fenêtres du rez-de-chaussée, le séparant du premier étage. Sur la droite, au-dessus d'elle, se trouve la même plaque avec le nom de l'architecte que pour les immeubles de l'avenue Erlanger. 
Au premier étage, un cabochon se trouve juste au milieu de l'édifice, entre les deux fenêtres. Une frise de briques rouges et beige, souligne la séparation entre cet étage et le dernier. 


samedi 6 février 2021

Avenue Maréchal Foch 7 (1906) et 9 ( 1899) - ex Groupe Scolaire Josaphat, Rue Josaphat 229,241/Rue de la Ruche 30 (1900-1907) - Schaerbeek, Bruxelles - architecte Henri Jacobs -

 Je continue à ouvrir mes archives sur Bruxelles, que je n'avais pas encore publiées. Je n'y suis plus retournée depuis juillet dernier.  Aucun doute: Bruxelles et son Art Nouveau me manquent, tout comme Barcelone où je n'ai pas mis les pieds l'an dernier. 

 Aujourd'hui, je vous propose la rencontre d'un autre architecte schaerbeekois, Henri Jacobs ( cliquez pour voir le précédent article sur Gustave Strauven ). Peu connu, pourtant son œuvre est bien présente dans la ville, même si discrète, car il signait que très rarement ses constructions, par ailleurs fort éclectiques. Il y a cependant un élément qui me semble bien être "sa signature", c'est le travail des ferronneries, notamment celle des portes. Ainsi que le fait qu'il a consacré une partie de son travail à la construction d'écoles, permettant aux élèves de passer les longues heures de la vie scolaire dans un bâtiment beau et fonctionnel. 

A droite, porte de l'école Josaphat et à gauche, celle de son domicile au 9 avenue Maréchal Foch. 


Avenue Maréchal Foch

Sur cette avenue, l'architecte a construit 3 maisons individuelles, aux numéros 7,9 et 11. Je ne présenterai ici que les deux premières, car les plus représentatives de l'Art Nouveau et avec des ferronneries originales.  

N°9:

Des trois, c'est la façade qui se remarque le plus car toute en brique rouge. Elle contraste avec les autres qui sont plutôt dans les tons beige-gris. Des sgraffites avec des motifs floraux de Privat Livemont, également originaire de Schaerbeek, ornent une frise alvéolée sous le toit.


Alors qu'il signait rarement ses constructions en gravant son nom sur la pierre, comme bien des architectes de l'époque; pour cet édifice, qui était sa maison personnelle, son nom ou ses initiales sont inscrites à différents endroits : au niveau des bouches d’aération, entourées de sgraffites, au rez-de-chaussée et au niveau des ferrures décoratives de la porte d’entrée.



La porte d'entrée formée de 8 panneaux de bois est ornée par une décoration en fer forgée de toute beauté, dans laquelle sont intégrées les poignets, la boite-à-lettres et la plaque avec le nom de l'architecte. Un vitrail avec des fleurs géométriques couronne le tout.


N° 7:

Construite 6 ans plus tard, c'est une façade plus sobre toute en briques beiges et pierres bleues, avec un bow-window qui repose sur une console en fer. 


Au rez-de-chaussée un fenêtre avec balcon aux motifs en fer forgé similaires à ceux de la porte d'entrée, surmonté une porte de garage rajouté en 1956 par le fils de l'architecte. 


Ici, le détail intéressant et fort original est la sonnette avec une poignée au bout d'une tige en fer ornée de feuillages.



Même si moins travaillées que pour la porte de la maison voisine, les poignées, serrures et boîte-à-lettres sont de très belle facture.


Ex Groupe Scolaire Josaphat:

Pour la petite histoire, je me suis tellement attardée en photographiant cet ensemble, notamment la façade sur la rue de la Ruche, que j'ai failli rater mon train, qui heureusement avait du retard.

Henri Jacobs a pu réaliser un complexe regroupant quatre établissements scolaires, sur un même terrain avec un dénivelé, entre deux rues. 

Côté rue Josaphat, au n°241 s'élève une façade derrière laquelle se trouvait une école de sport avec gymnase et piscine. Toute en pierre blanche et bleu-gris, avec une grand baie vitrée, soutenue par des colonnes de fonte, elle me rappelle beaucoup celle du n°7 avenue Foch.


Celle du n°229, est en briques rouge-orangé et pierre blanche et bleue; ornée de sgraffites aux motifs floraux.



Mais, ma façade préférée est bien celle de la rue de la Ruche, celui de l'école industrielle, avec une large baie vitrée sous archivolte à extrémités en coup de fouet, avec une clef marquée d'un « S » pour Schaerbeek et de nombreux sgraffites. 



La porte d'entrée est ornée de belle ferronneries qui ressemblent à celles de la maison personnelle de l'architecte.