dimanche 31 mars 2019

Céramique feuille de chardon de Gentil&Bourdet au 31, avenue de l'Yser, Etterbeek, Bruxelles

Cela peut paraître un détail sans importance, mais pour l'amatrice des céramiques Gentil&Bourdet que je suis, c'est toujours une joie d'en découvrir. Peu importe le style de l’édifice, cela me met en joie de les reconnaître au fil de mes paseos.
C'est ainsi que non loin du B&B où je suis restée lors de mes deux dernières visites à Bruxelles et dont je vous parlerai bientôt, mon regard a été attiré par ce motif que je connais bien, mais que je ne pensais vraiment pas retrouver dans cette ville.
La frise décore le haut d'un oriel qui soutient un balcon, d'une maison de style éclectique, du début du XXè siècle, comme la plupart de celles qui s'élèvent le long de cette avenue qui longe le parc du Cinquantenaire.  
Je serais curieuse de savoir quel entrepreneur en a pris quelques exemplaires dans sa valise pour venir les déposer ici.



Hôtel Max Hallet, Avenue Louise 346 - Bruxelles - Victor Horta - 1901/1906 - BANAD 2019

Le week-end dernier, j'étais à Bruxelles pour le BANAD dans le but de visiter le plus d'intérieurs possibles d’édifices construits par Victor Horta. J'avais déjà visité les hôtels Winssinguer et Tassel lors de la biennale de 2013, puis la Maison Autrique et  les Anciens Magasins Waucquez, en 2014, ainsi que le Musée Horta à diverses occasions. J'ai également pu voir et photographier les façades des hôtels van Eetvelde et Hôtel Deprez-Van de Velde, ainsi que la maison de rapport Avenue Palmerston et l'Ecole maternelle Catteau – Victor Horta dans les Marolles, lors de mes fréquentes visites à Bruxelles. Je n'ai pas encore tout publié car, comme j'aime à dire, je suis un peu comme les musées, j'ai bien plus de photos et de paseos dans mes réserves que de publications.

Je comprends que beaucoup soient dtéçu.e.s que je ne publie pas de photos des intérieurs visités, mais il est interdit d'en faire des photos. Je préfère me tenir à cette interdiction et respecter le souhait des propriétaires des bâtiments qui nous offrent la possibilité de visiter, pour beaucoup, leur lieu d’habitation. J'avoue que je n'apprécierai guère que des inconnu.e.s rentrent chez moi, même à mon invitation, prennent des photos sans mon autorisation et les publient sur Internet.

A l'hôtel Max Hallet, nous avons du reste eu l'opportunité d'échanger un peu avec son actuel propriétaire, Michel Gilbert, qui a financé une très belle restauration des lieux et a permis que l'hôtel retrouve quasiment son aspect originel.


Encastré entre deux immeubles et surplombé par une imposante construction en verre moderne, cet hôtel peut passer facilement inaperçu pour qui ignore qu'il s'agit d'une oeuvre de Victor Horta. Sa façade est discrète et peu représentative du style Art Nouveau, mis à part quelques éléments.

Réalisé en pierre calcaire qui resplendit au soleil, la façade est éclairée par des ouvertures qui diffèrent à chaque étage. Il s'agit pour chaque niveau de trois fenêtres, dont la taille diminue au fur et à mesure. Pour les deux premières étages, chacune se divise en trois parties, soulignées par des huisseries en bois clair. Au rez-de-chaussée deux grandes baies, légèrement courbes, indiquent la présence du salon, une troisième fenêtre plus petite, jouxte la porte d'entrée, ornée d'un élégant motif en fer. Les trois semblent se reposer sur les ouvertures  destinées à éclairer le sous-sol. Le deuxième étage est souligné par un balcon en fer forgé.




Certes, beaucoup moins somptueux que l'hôtel Solvay, c'est pourtant, de toutes les œuvres d'Horta que j'ai visitée, celle qui m'a le plus intéressée. J'ai notamment été subjuguée par le jardin d'hiver aux trois verrières trilobées qui illuminent le bâtiment. Il est possible de découvrir l'intérieur du bâtiment ICI ou grâce au livre "Hôtel Hallet, signé Horta" de Michèle Goslar.

La porte d'entrée est réalisée en bois clair, de couleur similaire à celui des huisseries des fenêtres, comportant de grands espaces vitrées protégés par du fer forgé. Elle présente quelques lignes courbes. La sonnette de service ainsi que la poignée avec les initiales stylisées de Max Hallet sont de belles représentations du gout pour les détails raffinés qu'avait Victor Horta et elles s'inscrivent bien dans le Style Art Nouveau;

samedi 16 mars 2019

Salou, Chalet Bonet - architecte Domènech Sugranyes i Gras - 1918 et d'autres villas modernistes

Je viens de passer quelques jours de vacances à Salou, une ville extrêmement touristique, située sur la Côté Dorée, au sud de la ville de Tarragone, en Catalogne.
La ville actuelle est vraiment laide, avec quantité d'immeubles qui dénaturent la côte. En cette saison, heureusement, il y a encore peu de touristes et il est possible de profiter du bord de mer en toute tranquillité.
Il est cependant difficile de s'imaginer cette ville, il y a un siècle, comme la destination préférée des riches industriels de Reus qui y venaient pour profiter des bains de mer. Quelques éléments nous permettent de récréer les lieux: ce sont plusieurs villas modernistes qui se trouvent sur le Passeig San Jaume, en bord de mer, ainsi qu'un immeuble d'appartements, non loin de la gare et une petite villa en très mauvais état de conservation, au bord de la ligne du chemin de fer. Je pense qu'un très grand nombre de maisonnette du début du XXè siècle, ont été détruites par la férocité immobilière et remplacées par des édifices sans âmes et d'une triste banalité. La gare où arrivaient les trains qui reliaient Reus à Salou, est bien conservée et ornée sur le devant d'une de ses façades par une locomotive et un wagon d'un train ancien.


Le Chalet Bonet, doit son nom à l’entrepreneur Ciriaco Bonet qui a demandé à l'architecte Domènech Sugranyes i Gras, discipline d'Antoni Gaudi, de le construire. Il porte également le nom de Voramar (au bord de la mer), visible sur un angle de la façade côté centre ville. 


Toutes les villas sont magnifiques au soleil tôt le matin et le soir. L'architecte a probablement pris en compte ce facteur, en construisant sa villa, avec une entrée, non pas en front de mer, mais face au soleil couchant. La couleur dorée qu'elle prend, grâce au coloris ocre jaune de ces murs extérieurs, ne me semble pas être fortuite.


Le portail d'entrée est orné par une magnifique grille en fer forgé et éclairé par un lampadaire de style légèrement mauresque.


 L'escalier monumentale qui mène à la porte d'entrée toute en verre et fer forgé, est recouvert d'azulejos.



Sur le côté droit de la porte s'ouvrent deux fenêtres jumelles, ornées de persiennes en bois avec des motifs sculptés au sommet. Cet élément de bois ajouré se reproduit sur les persiennes de plusieurs villas, ce qui me porte à penser qu'il s'agit de l'oeuvre d'un artisan local.


 La façade côté mer s'orne à l'angle d'un bel cadran solaire, avec le texte "Aprovecha el tiempo que pasa y no vuelve" (profite du temps qui passe et ne revient pas).



Dans le jardin s'élève un kiosque dont la toiture est recouverte de "trencadis" (mosaïque de céramiques cassées, technique propre à Gaudi) tout comme la cheminée qui surmonte le toit lui faisant face et qui est une copie miniature des cheminées de La Pedrera de Gaudi. 



Les autres villas qui ornent le bord de mer, sont bien moins intéressantes car plus massives, même si chacune peut avoir des éléments attirants, comme celle-ci qui se trouve qq mètres plus loin et qui présente le même type de cheminée. Serait-elle due au même architecte ? 







A quelques rues du bord de mer, une toute petite villa se dresse juste à côté du passage à niveau. Abandonnée, elle a un charme suranné et j'espère sincèrement qu'elle ne sera pas détruite.




Pour finir, un immeuble d'appartements, le premier de la ville, dont les murs sont recouverts de beaux sgraffites où le nom est indiqué "Sol i Mar".



mardi 5 mars 2019

42, rue Colbert, Colombes, architecte Ulric Moulin - 1912? - Céramiques et mosaïques.

Un peu en avance pour un rendez-vous de travail à la Garenne-Colombes, j'ai décidé de faire un petit tour par Colombes, voir si je ne faisais pas une découverte architecturale. Je n'ai eu à marcher que deux rues pour me trouver face à cet immeuble aux beaux motifs céramiques floraux disposés en bandeau au premier étage et en entourage de la porte d'entrée.




Les motifs céramiques peuvent faire penser à ceux d'Alexandre Bigot, notamment par la présence de boutons, mais il ne me semble cependant pas en être l'auteur. La mosaïque du hall d'entrée reprend également un motif floral et les ferronneries en coup de fouet de la porte, s'ornent elles aussi de motifs floraux très stylisés. 





Le nom de l'architecte Ulric Moulin est inscrit dans un cartouche céramique sur la façade à l'angle de la rue Colbert et la rue d'Estienne d'Orves. En remontant quelques mètres cette rue, j'ai découvert d'autres noms sur des plaques céramiques. Ce qui me porterait à penser qu'il y avait peut-être une fabrication locale de céramiques architecturales. 
L'immeuble est inscrit à l'Inventaire Général du patrimoine avec la date du permis de construction/ 1912.


 



vendredi 1 mars 2019

Porte (59) Art Nouveau, avenue Paul Doumer, Rueil-Malmaison

Depuis le temps que je passe devant cette porte en me disant que je devrais la prendre en photo ! Je l'ai enfin fait le week-end dernier, notamment parce que je la vois se détériorer et que je constate les travaux de démolition et de constructions le long de l'avenue où elle se trouve. Je ne sais pas combien de temps elle tiendra encore. Une manière de la protéger, comme je l'ai fait au sujet de la construction avec de magnifiques céramiques Art Nouveau, qui a été détruite il y a quelques années, qq mètres plus loin, sur la même avenue.
La maison qui s'abrite derrière cette porte ne semble avoir aucune caractéristique Art Nouveau. Il s'agit d'une bâtisse assez peu originale. Raison de plus pour craindre sa disparation.