samedi 16 mars 2019

Salou, Chalet Bonet - architecte Domènech Sugranyes i Gras - 1918 et d'autres villas modernistes

Je viens de passer quelques jours de vacances à Salou, une ville extrêmement touristique, située sur la Côté Dorée, au sud de la ville de Tarragone, en Catalogne.
La ville actuelle est vraiment laide, avec quantité d'immeubles qui dénaturent la côte. En cette saison, heureusement, il y a encore peu de touristes et il est possible de profiter du bord de mer en toute tranquillité.
Il est cependant difficile de s'imaginer cette ville, il y a un siècle, comme la destination préférée des riches industriels de Reus qui y venaient pour profiter des bains de mer. Quelques éléments nous permettent de récréer les lieux: ce sont plusieurs villas modernistes qui se trouvent sur le Passeig San Jaume, en bord de mer, ainsi qu'un immeuble d'appartements, non loin de la gare et une petite villa en très mauvais état de conservation, au bord de la ligne du chemin de fer. Je pense qu'un très grand nombre de maisonnette du début du XXè siècle, ont été détruites par la férocité immobilière et remplacées par des édifices sans âmes et d'une triste banalité. La gare où arrivaient les trains qui reliaient Reus à Salou, est bien conservée et ornée sur le devant d'une de ses façades par une locomotive et un wagon d'un train ancien.


Le Chalet Bonet, doit son nom à l’entrepreneur Ciriaco Bonet qui a demandé à l'architecte Domènech Sugranyes i Gras, discipline d'Antoni Gaudi, de le construire. Il porte également le nom de Voramar (au bord de la mer), visible sur un angle de la façade côté centre ville. 


Toutes les villas sont magnifiques au soleil tôt le matin et le soir. L'architecte a probablement pris en compte ce facteur, en construisant sa villa, avec une entrée, non pas en front de mer, mais face au soleil couchant. La couleur dorée qu'elle prend, grâce au coloris ocre jaune de ces murs extérieurs, ne me semble pas être fortuite.


Le portail d'entrée est orné par une magnifique grille en fer forgé et éclairé par un lampadaire de style légèrement mauresque.


 L'escalier monumentale qui mène à la porte d'entrée toute en verre et fer forgé, est recouvert d'azulejos.



Sur le côté droit de la porte s'ouvrent deux fenêtres jumelles, ornées de persiennes en bois avec des motifs sculptés au sommet. Cet élément de bois ajouré se reproduit sur les persiennes de plusieurs villas, ce qui me porte à penser qu'il s'agit de l'oeuvre d'un artisan local.


 La façade côté mer s'orne à l'angle d'un bel cadran solaire, avec le texte "Aprovecha el tiempo que pasa y no vuelve" (profite du temps qui passe et ne revient pas).



Dans le jardin s'élève un kiosque dont la toiture est recouverte de "trencadis" (mosaïque de céramiques cassées, technique propre à Gaudi) tout comme la cheminée qui surmonte le toit lui faisant face et qui est une copie miniature des cheminées de La Pedrera de Gaudi. 



Les autres villas qui ornent le bord de mer, sont bien moins intéressantes car plus massives, même si chacune peut avoir des éléments attirants, comme celle-ci qui se trouve qq mètres plus loin et qui présente le même type de cheminée. Serait-elle due au même architecte ? 







A quelques rues du bord de mer, une toute petite villa se dresse juste à côté du passage à niveau. Abandonnée, elle a un charme suranné et j'espère sincèrement qu'elle ne sera pas détruite.




Pour finir, un immeuble d'appartements, le premier de la ville, dont les murs sont recouverts de beaux sgraffites où le nom est indiqué "Sol i Mar".



1 commentaire:

manouche a dit…

L’entrée de la première villa est superbe avec une harmonie entre le fer forgé les azulejos et l'éclatante couleur jaune !