Cela fait 3 ans que je suis allée à La Garriga et que, depuis, je n'ai encore rien publié dessus. Bien que la ville soit extrêmement riche en Art Nouveau, je n'ai pas été emballée par son ambiance. Elle m'a semblé, début septembre, être une ville fantôme. Abandonnée, à l'image de ce portail rouillé. De plus, le ciel grisâtre du jour de ma visite, n'a pas aidé.
En quelques dizaines d'années, elle semble avoir tout perdu de sa splendeur d'antan. Devenue une ville de plus de la grande banlieue de Barcelone, elle est désertée par ses habitants qui partent travailler en journée dans la grande ville.
Je me suis donc promenée pratiquement seule dans ses rues, j'ai pu prendre autant de photos que je voulais, sans jamais être dérangée.
En réalité, La Garriga ce sont deux villes en une, toutes deux riches en architecture Art Nouveau. La première est le centre ancien, d'origine médiévale et la deuxième, la ville thermale qui s'est développée à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, pour trouver son essor au début des années 1900. Sans oublier, également, à partir de 1850, le développement de "l'estiueig", c'est à dire les vacances d'été des familles bourgeoises qui fuyaient la chaleur et la pollution des nouvelles industries (notamment textiles) qui les avaient enrichies. Ce qui explique le grand nombre de villas modernistes (Art Nouveau catalan).
L'architecte Manuel Joaquim Raspall i Mayol, bien que né à Barcelone et disciple de Domènech i Montaner o Puig i Cadafalch, a beaucoup construit dans le Vallès Oriental, province chère à son cœur, puisque sa mère était originaire de La Garriga. Il deviendra architecte municipal de cette ville et, à ce titre, participera au projet urbanistique d'agrandissement.
Il édifiera, entre autres, un ensemble de constructions connues sous le nom de l'Illa Raspall (lîle Raspall), regroupant 4 bâtiments : la Casa Reig ou "La Bombonera", la Casa Barbey, la Torre Iris et la Casa Barraquer. Ils ont été déclarés Biens Culturels d’Intérêt National en 1997.
Raspall a attribué une couleur prédominante à chacune des maisons: le vert pour la Casa Reig, le bleu pour la Casa Barraquer, le jaune pour la Torre Iris et le rose pour la Casa Barbey. Cela est très visible pour les deux premières récemment restaurées, par contre il faut vraiment le savoir pour le voir pour les deux dernières.
La Casa Reig ou Bombonera - 1910/12
Bien moins imposante que les autres, c'est de loin ma préférée. Peut-être parce qu'elle a été bien restaurée, qu'elle semble pleine de vie et n'a pas l'allure d'un vieux palace tout décrépit comme la Torre Iris ou la Casa Barbey.
Elle a été commandée par Cecilia Reig, également propriétaire et commanditaire de la Torre Iris, voisine. Elle la destinait à la location des barcelonais venus en villégiature d'été, "l'estiueig". En fait, grand nombre des bâtiments modernistes catalans sont appelés "Torres" (tour) car la majorité avait effectivement une tour bâtie probablement pour montrer le pouvoir économique des familles y habitant. C'est le cas de la Casa Reig, mais ici, ce terme ne sera pas utilisé. Peut-être pour différencier la "simple" maison de location de la véritable habitation de villégiature des propriétaires ou tout simplement, parce qu'elle n'a été rajoutée plus tardivement, en 1912, par l'architecte.
Son surnom "La Bombonera" veut dire en espagnol : petite habitation agréablement décorée. Son sens premier étant "boîte à bonbons".
Le choix de l'architecte pour le vert est extrêmement visible, puisque non seulement les céramiques d'origine et les sgraffites sont de cette couleur, mais toutes les huisseries ont été repeintes en vert. Cette tonalité se retrouve également à l'intérieur, aussi bien sur les murs que pour les carrelages et vitraux.
C'est la plus tardive et la plus simple des 4. Avec un style qui s'éloigne du modernisme vers le noucentisme qui chez Raspall se caractérise par un style moins recherché et plus strict.
Ici, seule une ligne de carreaux bleus et blancs, ainsi que des sgraffites bleus ornent la façade. Le plan est rectangulaire, avec une terrasse et une tour latérales ainsi qu'une toiture à deux plans.
Le travail du fer forgé des grilles est plus simple également, avec juste quelques rares éléments floraux et en "coup de fouet".
Torre Iris - 1910
Construite pour Cecília Reig (comme "La Bombenera"), dans le but d'être louée à des estivants. Il s'agit en réalité, pour cette construction, de deux logements distincts reliés par un escalier, formants deux habitations séparées.
Ici, la couleur choisie est le jaune, malheureusement, elle a mal vieillie, donnant un aspect beigeâtre et sale, à l'ensemble. Il est a souhaité que l'ensemble puisse être rénové comme les deux constructions précédentes;
1 commentaire:
Les roses de céramique sont tellement lourdes!a la façade et à l’œil. comme toujours les ferronneries même rouillées sont très belles.
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