lundi 16 septembre 2019

76, avenue d'Italie, Paris 75013 - 1900 - architectes Ernest Denis et Gustave Just - mosaïques

Aller au vernissage d'une expo dans le 13ème a été l'occasion de prendre le chemin des écolières et me promener dans le quartier autour, avec quelques adresses sur mon itinéraire.


Du 76, avenue d'Italie, je n'avais vu qu'une photo de la porte d'entrée, qui valait à elle seule le déplacement. Mais, lorsque comme à mon habitude, j'ai regardé à travers la vitre, j'ai découvert de très belles mosaïques en "coup de fouet" au sol et d'étonnantes mosaïques au mur: un pastiche un peu naïf de Mucha. Les noms des architectes est bien visible, en haut à gauche de la porte d'entrée, mais nul indice du nom de l'auteur des mosaïques.


Les architectes Ernest Denis et Gustave Just, ont souvent travaillé ensemble, notamment dans le 13è arrondissement, cependant celui-ci semble être l'unique immeuble avec des éléments clairement Art Nouveau, notamment à l'intérieur, même si l'ensemble est plutôt "haussmannien". Ils sont également les auteurs d'un très bel édifice situé au 55-57, avenue d'Italie (photo de droite), juste en face, datant de 1904, avec un très belle claire-voie décorative en fer. 


Sur la façade, les éléments art nouveau sont rares et surprenants. De loin, les décors floraux et sinueux de la porte semblent bien correspondre au style. En s'approchant, le masque grimaçant à s'en décrocher la mâchoire est fort intéressant et me fait penser à la représentation de monstre sur l'affiche "l'émeraude" de Mucha. 



Masque qui n'est pas unique, c'est même un leitmotiv, puisque l'on en retrouve sur la console du balcon du pan coupé de l'immeuble situé entre l'avenue d'Italie et la rue de Tolbiac, alors que le motif central est une composition florale avec des iris. Puis repris sur les consoles du grand balcon qui court tout le long du cinquième étage.


Côté avenue d'Italie, la travée s'orne d'un décor en accolade timidement art nouveau.


Mais laissons la façade pour nous intéresser à l'intérieur que j'ai d'abord aperçu à travers la vitre de la porte, puis que j'ai pu voir directement en entrant dans l'immeuble et qui m'a stupéfaite. Le sol est recouvert d'un revêtement en mosaïque avec de belles volutes en coup de fouet et des iris qui reprennent ceux de la façade.


Contre les murs du vestibule d'entrée, il y a 4 cartouches aux formes arrondies, avec des mosaïques représentant 4 femmes, allégories des 4 saisons.




La surprise continue une fois franchie la porte séparant le vestibule d'entrée de celui de la cage d'escalier.
Les portes en bois d'accès aux appartement, ainsi que la porte vitrée, sont tout à fait "art nouveau" et la mosaïque se prolonge jusqu'à l'escalier d'accès aux étages.



L'escalier, fort modeste, est éclairé par des fenêtres aux décors floraux bien timides, correspondant à une petite bande au bas de la baie et décorés de rubans sinueux.


Autre surprise, cette ouverture séparant le palier d'entrée des appartements et la zone de l'escalier (et aujourd'hui de l'ascenseur), qui rappelle énormément l'entrée de l'immeuble construit par Lavirotte rue Sédillot et en moindre mesure la célèbre entrée du Castel Béranger de Guimard. Il est malheureusement impossible de la photographier en entier (faute de recul) pour en apprécier la ressemblance.





Mise à jour du 2 mai 2021: pour plus d'informations sur cette comparaison, vous pouvez vous référer à mon article sur l'immeuble de Lavirotte, rue Sédillot.

Mis à part le nom des architectes et la liste de leur production conjointe dans le treizième arrondissement, je n'ai trouvé aucune autre information sur Internet. La question que je me pose est la raison de cet unique immeuble "Art Nouveau" à leur répertoire. Probablement, le résultat d'un commanditaire comme c'est le cas d'autres créations isolées de nombre d'architectes, en France, au début des années 1900.

1 commentaire:

manouche a dit…

Où comment introduire la douceur et le charme dans la construction immobilière.