lundi 22 juillet 2019

7,9 et 15, Place Jean Jacobs, Bruxelles -Architectes: Georges Pereboom -1902-, Georges Hobé -1904- et Jules Brunfaut -1895-

Si ce n'était mes recherches sur Internet, afin de trouver de nouveaux exemples d'Art Nouveau, cette place me serait passée très certainement inaperçue. Située juste derrière le Palais de Justice, j'y suis arrivée en suivant le boulevard de Waterloo et venant de St Gilles.

J'ai donc découvert en premier le n°15 de Jules Brunfaut, qui n'est autre que l'architecte de l'hôtel Hannon. Nous sommes loin de son chef-d'oeuvre, plus tardif et qui fut, ne l'oublions pas, une commande de l'ingénieur Edouard Hannon, qui travaillait pour Ernest Solvay et a donc voulu une demeure dans le plus pur style Art Nouveau. A constater qu'il est également l'architecte du n°17, sur la même place J. Jacobs, qui n'a pas un seul élément Art Nouveau. 
Le n°15 est un immeuble de 3 étages avec deux travées. Celle de droite, plus grande, présente de beaux bow-windows avec un sommet en couronne au 2ème étage qui lui donne une petite allure médiévale, comme le sommet d'une tour crénelée.
La porte d'entrée est surmontée par un auvent pointu en bois, ce qui lui donne un petit air de cottage anglais. Elle n'est guère originale, si ce n'est, peut-être, la forme de l'entrée de la boîte-aux-lettres. 


La date de construction est sculptée dans un cartouche, au-dessus de la fenêtre du 2ème étage à gauche. Le nom de l'architecte est gravé, de manière très simple, sur le bord droit du mur.

Le n°9, par contre, est bien plus intéressant. Datant de 1904, il s'inscrit dans l'Art Nouveau géométrique. Oeuvre de Georges Hobé, ébéniste, qui est devenu architecte sur le tard. C'est l'auteur, notamment, de la Maison Quaker, sur le square Ambiorix. La façade, toute en briques et pierres banc-gris, mélange formes géométriques carrées et triangulaires où des fenêtres rectangulaires, change de composition selon les étages.



Le rez-de-chaussée, présente deux ouvertures quasiment identiques, en arc plein cintre, une avec une porte largement ajourée et garnie de fers forgés, l'autre correspondant à une fenêtre.


La poignée de porte qui ressemble à un G stylisé, ainsi que la boîte-aux-lettres sont des détails qui valent la peine de s'y attarder.

Au premier étage, la large baie vitrée se décompose en trois parties avec un bow-window triangulaire central couronné d'une terrasse avec un garde-corps en fer forgé, lui aussi, de style géométrique.Au dessus de chaque fenêtre se trouve un panneau décoratif en pierre orné de trois cercles.


Le n°7 est probablement la construction la plus énigmatique des trois. Elle correspond à un Art Nouveau plus classique, avec des sgraffites et une représentation féminine, ainsi que des détails symbolistes.
Un peu plus haute que les précédentes, elle comporte un quatrième étage, avec une fenêtre qui s'ouvre sur un balcon reposant sur le bow-window, au-dessus de laquelle se trouve une sorte de candélabre à 9 branches (une Hanoukkia ? ), en fer forgé. Deux autres chandeliers, probablement à 7 branches (une Menorah ?), mais en mauvais état, se retrouvent de chaque côté du bow-window. Les éléments correspondant à la religion juive peuvent s'expliquer par le fait que, peut-être, Georges Pereboom était juif, comme son nom de famille pourrait l'indiquer.




Le bow-window s'orne d'un sgraffite en son centre, avec des motifs géométriques et floraux et repose sur trois fenêtres ogivales.


La porte d'entrée en bois bleuté, reprend une forme ogivale dans un rectangle, ornée de motifs floraux et d'une boîte-aux-lettres en fer forgé, extrêmement originale.





 Elle est surmontée par un sgraffite représentant une femme et couverte par un auvent en bois, au-dessus duquel s'ouvre une rosace en fer forgé.



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