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dimanche 28 juin 2020

Devantures Art Nouveau à Douai et Valenciennes

Hier, j'ai visité ces deux villes du Nord de la France, comme toujours sur les traces de l'Art Nouveau. Il y est fort peu présent et, curieusement, il ne l'est pas sur des façades d'immeubles ou de villas, mais sur les devantures de magasins.
Au départ, car très reproduite sur de célèbres sites de photos, je ne connaissais que la devanture aux tournesols de Douai. Mais des recherches sur Internet m'ont permis de trouver d'autres exemples, dans cette ville et à Valenciennes, certes pas aussi accrocheurs mais somme toute, à mon regard, plus intéressants.
Malheureusement, très peu ou pas d'informations sur ces devantures, si ce n'est, parfois, le nom d'architectes inconnus.


Douai

 51, rue Jean-Bellegambe  (anciennement 11)


Il s'agissait à l'origine d'une épicerie, installée en 1904 et dont l'architecte serait, d'après la base Mérimée, Albert Pepe
La vitrine reprend bien les formes typiques de l'Art Nouveau et elle est ornée de tournesols, une des fleurs souvent représentée


L’entourage en bois et stuc se présente quasiment comme une boîte qui s'ouvre par une porte avec des allure d'harpe, s'inscrivant parfaitement dans l'ensemble.
L'ouvrage est inscrit au MH par une arrête de 1972.


20, rue Jean Bellegambe

Dans la même rue, à quelques mètres, sur le trottoir d'en face, une autre ancienne vitrine, aujourd'hui ne faisant pas office de magasin, est de la même époque, mais ne s'inscrit pas dans le style Art Nouveau par ses formes très rectilignes, mais bien par le motif végétal. Ici encore, c'est probablement le stuc qui a été utilisé pour élaborer une frise de treille ainsi qu'une bande de motifs de grappes de raisin et feuilles de vignes. 


Toute la partie basse des trois pans verticaux sont recouvertes de carreaux en grès flammé, également utilisé pour le numéro et la plaque avec le nom de architecte E. Henri Terrien



32, rue des Ferronniers

Henri Sirot, l'architecte de cette troisième devanture est également à l’origine d'au moins deux autres constructions à Douai: une école primaire et l'hippodrome de la ville. Ce dernier de style néo-classique. 
Cette devanture en bois, aujourd'hui complètement fermée et servant probablement de porte de garage, mélange des courbes Art Nouveau avec des éléments très classiques comme le haut de colonnes. Le visage de femme en haut de la porte d'entrée.est lui, tout à fait caractéristique de ce style.




Valenciennes 

Pour cette ville, je n'ai trouvé aucun nom d'architecte.

Ancien café-hôtel Terminus, 37-43, avenue du Sénateur Girard



L'exemple le plus Art Nouveau de la ville. Il s'agit d'un immeuble, dont malheureusement la partie correspondant au restaurant ancien a été massacrée, rompant irrémédiablement l'ensemble, composé de trois grandes travées séparées par la porte d'entrée et par une grande baie vitrée.
Tous les éléments en ferronnerie de la porte ont malehureusement disparu.









 98 rue du Quesnoy

Seule la porte double d'entrée, malheureusement ouverte lors de ma visite hier, me semble correspondre à peu près à l'Art Nouveau.



57 rue de Famars

Une magnifique devanture toute en bois sculpté, gardé brut, avec une porte double centrale, ornée de volutes, avec trois panneaux courbés, dont un avec une partie vitrée, le tout de style Art Nouveau.
Ici aussi, les pognées, serrures et heurtoirs ont disparu.



 

A l'origine il s'agissait d'un magasin de fournitures pour moulins des Frères Gallipel dont on arrive encore à deviner le nom au-dessus la porte d'entrée.

5, rue Tholozé

Mis à part la forme arrondie en fer à cheval typique de l'Art Nouveau, j'ai un peu de mal d'attribuer cet élément à l'Art Nouveau. Mais il n'est pas inintéressant. Notamment parce que c'est la seule construction non commerciale de toutes celles visitées hier.


mercredi 24 juin 2020

Can Negre, Plaça de Catalunya, 1,Sant Joan Despí, Catalunya - architecte: Josep Maria Jujol i Gibert, 1915

En ce jour de la Saint Jean, présenter "Can Negre",une des œuvres originales de l'architecte Josep Maria Jujol i Gibert à Sant Joan d'Espi, en Catalogne, m'a paru comme une évidence. 
J'ai découvert cette ville, riche en architecture moderniste insolite, grâce à mon voisin de blog, il y a de cela plus de 7 ans. J'y suis retournée, à l'occasion de l'année Jujol, en 2018 et j'ai pu visiter l'intérieur du Can Negre, dont je n'avais pu que voir que l'extérieur auparavant. Ma visite ayant eu lieu en janvier, il y avait encore devant le décor monté pour la journée de Rois Mages.


A l'origine, Can Negre était une masia du XVIIè siècle, c'est à dire, une ferme. Son propriétaire, Pere Negre i Jover, demanda a Jujol de la transformer en maison bourgeoise pouvant s'intégrer dans le tissu urbain lors de l'expansion de la ville qu début du XXè siècle.
José Maria Jujol i Gibert, est sorti  en 1906 de l'école d'architecture de Barcelone. Il y a étudié à l'époque où Lluís Domènech i Montaner y était directeur. Il a été également le disciple de Gaudi et a participé à grand nombre d’œuvres du maître. 
La façade en blanc et ocre se caractérise par des formes ondulantes et des motifs de sgraffites, ainsi que par la baie centrale, en bow-windows qui rappelle une calèche y compris à l'intérieur.







Jujol se caractérise par son travail du plâtre, par l'entourage peint des ouvertures, aussi bien intérieures qu'extérieurs, qui donne une grande originalité et élégance à l'ensemble.

















Dans son travail s'exprime une profonde religiosité, notamment dans la décoration de l'escalier d'accès aux étages, dans la chapelle, ainsi que dans un petite retable conservé au rez-de-chaussée.




 
Son travail en ferronnerie, dans un style qui lui est propre, est également remarquable.






 Et, tout comme pour l'oeuvre de Gaudi, le trencadis est présent.