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vendredi 15 février 2019

92, rue Anatole France, Levallois, céramiques Charles Virion, Gentil et Bourdet. 1912 ?

Profitant que j'étais à Levallois, hier, je suis allée voir cet immeuble, car il était référencé sur le site de "La fabrique de céramique  Gentil & Bourdet" et que je me suis passionnée par leurs céramiques. Quelle n'a pas été ma surprise, de voir que cela allait bien au-delà que ce que je m'étais imaginé et m'a valu des heures de recherche sur le net.


Le rez-de-chaussée est aujourd'hui en vente. Donc, malheureusement défiguré par des panneaux publicitaires. Mais, il m'a été possible de bien observer les céramiques et d'en prendre de bonnes photos.
Les pièces maîtresses sont, sans aucun doute, les deux grands panneaux de grès flammé, représentant un héron tenant dans son bec une grenouille et un marabout, signés Ch. Virion. Dans les textes de description que j'ai pu trouver, les identifications varient: si le héron à droite est bien identifié, l'autre oiseau est parfois considéré comme un deuxième héron, ou bien un pélican et moi j'y reconnais un marabout. La base Palissy reste bien prudente, en mentionnant "deux échassiers".





Ni sur la façade, ni sur les documents consultés, il y a mention d'une date ou d'un architecte pour cet édifice. Grâce au dossier de presse, en ligne, de l'exposition  "Invitation Belle Epoque (1880-1914)" qui a eu lieu à Nemours, du 16 décembre 2017 au 29 avril 2018, j'ai pu retrouver les originaux en plâtre de ces deux panneaux, conservés au Musée de Nemours, datés de 1912. Qui pourraient donc permettre de dater approximativement la construction qu'ils ornent.


Outre ces deux panneaux, les porches cochères sont ornées par un linteau représentant une scène animalière avec des écureuils, dont j'imagine que l'auteur est le même Charles Virion. Cet artiste est céramiste, faïencier, décorateur, médailleur, sculpteur et peintre animalier reconnu à son époque. Il se formera et travaillera notamment avec l'Atelier Boué et Petit à Montigny-sur-Loing, ville où il décidera de s'installer.


Le reste des céramiques provient clairement de la fabrique Gentil&Bourdet. Sur leur catalogue, les auteurs du site mentionné ci-dessus, ont identifié deux frises et j'ai pour ma part, retrouvé deux cabochons. Par ailleurs, les tomettes de couleur bleutée ainsi que la graphie et forme des lettres de l'enseigne et de l'ancien numéro, me semblent bien caractéristiques de leur style. 






Reste la question des panneaux de Charles Virion et des linteaux dont il est probablement l'auteur. J'imagine qu'ils ont été réalisés dans les ateliers de G&B à partir de ses plâtres, car la couleur du grès flammé est en accord avec le reste de la façade. 
Cependant, ma surprise n'a pas été au sujet des céramiques. J'ai reconnu immédiatement, le motif d'ombellifères qui orne les ferronneries des portes et qui est repris dans les sculptures sous les bow-windows. Ce sont les mêmes que ceux de l'immeuble, rue Cler, dans le 7è à Paris. C'est sans doute aucun, le même artiste pour les deux immeubles. Du coup, la question se pose : serait-ce Charles Virion ? Dans toutes les publications, il est considéré comme le sculpteur également des motifs dans la pierre de taille. Mais, je m'interroge ...

92 rue Anatole France - Levallois



23, rue Cler, Paris 7è
23, rue Cler, Paris 7è
92, rue A. France - Levallois
92, rue Anatole France - Levallois

Les autres sculptures de l'immeuble de Levallois reprennent les motifs d'oiseaux, échassiers, cette fois-ci, en vol, qui semblent correspondre à ceux des céramiques.


Quant à l'architecte, je me suis demandé si ça ne serait pas Théo Petit, qui a orné ses façades de motifs animaliers, mais aussi de personnages (c'est le cas de l'immeuble rue Cler) et quelques rares motifs floraux. Cela pourrait être vraisemblable s'il faisait partie de la famille d'Alphonse Petit, céramiste de Montigny, avec lequel Charles Virion a travaillé. Seule une visite du cadastre pourra apporter une réponse. Mais comme je n'apprécie pas du tout les démarches administratives, je laisse la question ouverte. 

Alphonse Petit et Charles Virion

samedi 9 février 2019

47 bis, avenue Gabriel Péri à Epinay-sur-Seine: balcons Guimard

A un siècle de distance, il n'est pas toujours facile d'imaginer qu'il existait, à l'époque de l'Art Nouveau, des catalogues et une fabrication en série des ferronneries. C'est le cas de celles d'Hector Guimard, qui s'est adressé aux Fonderies de Saint Dizier pour leur fabrication.
C'est ainsi, qu'il existe de nombreux exemples, de balcons ou balustrades, dessinés par Guimard, qui ornent des maisons du début du XXè siècle. 
Je scrute toujours les façades, lorsque je circule en région parisienne et même ailleurs, en France. Hier, en sortant de la charmante gare d'Epinay-sur-Seine, dont j'ai déjà parlé ici , j'ai découvert ce petit pavillon qui est un de ces exemples d'utilisation d'éléments Guimard, bien au-delà des immeubles dont il est l'architecte.
Les planches du catalogue proviennent de ce site