Hotel Espanya, Carrer Sant Pau, 9-11 ·Barcelona, Lluís Domènech i Montaner, reforme de 1898 à 1903

Lors de mon dernier séjour à Barcelona, j'ai eu l'immense bonheur de visiter un lieu absolument superbe, grâce à la complicité d'un monsieur charmant, Joshemari, qui connaît très bien la ville dont il peint en fines aquarelles, aussi bien les merveilles architecturales que les cafés ou les bodegas au charme désuet. Je l'ai connu par son blog et j'ai déjà présenté son oeuvre autour de Lluis Domènech i Montaner, l'architecte de la maison de mon enfance catalane. C'est plein d’enthousiasme qu'il m'a parlé de sa découverte de la veille (vous pouvez découvrir les dessins qu'il en a fait avec ses amis ICI): un hôtel au décor moderniste près des Ramblas, l'hôtel Espanya, qui a été rénové récemment. En l'entendant, je n'avais qu'une envie: le découvrir à mon tour.

En chemin, Joshemari me parlait de sa Barcelona qu'il adore et dont il connaît nombre d'histoires. Mais moi, je n'avais qu'une hâte: arriver au plus vite à l'hôtel. Une fois sur place, je suis allée d'enchantement en émerveillement. Je ne savais plus où regarder, tant le lieu est magnifique, aux détails abondants et superbement mis en valeur par une rénovation intelligente et très respectueuse du modernisme. Les travaux ont été confiés à l'architecte Carles Basso (qui avait déjà travaillé à la rénovation de la Casa Lléo Morera y la Casa Thomas du même architecte Domenech i Montaner), en collaboration avec Tote Moreno et la styliste d’intérieur Mercé Borrell. 

La façade de l'édifice est très sobre et ne présente aucun élément moderniste. Il est possible de passer devant sans imaginer un instant les beautés qu'il recèle. Cela est dû au fait, qu'à l'origine ce n'était pas un immeuble moderniste. Il a été inauguré en 1858. A l'époque, il s'agissait d'une Fonda uniquement et ce n'est que quarante ans plus tard que sa rénovation est confiée par  Miguel Salvado, un riche industriel textile, à l'architecte moderniste Lluis Domenech y Montaner, pour en faire un hôtel avec tous les services modernes de l'époque, notamment un superbe ascenseur, aujourd'hui disparu.

A gauche de l'entrée, se trouve le bar Arnau qui doit son nom au sculpteur qui a réalisé une gigantesque cheminée en albâtre, de près de 5 mètres de haut sur trois de large représentant une scène de la vie familiale, avec des chats, une femmes portant un bébé, une ronde d'enfants et un vieillard. Le tout surmonté par un grand écusson. L'ambiance du bar est feutrée, les meubles aux lignes très sobres s’harmonisent parfaitement et mettent en valeur les colonnes et les caissons du plafond. J'y ai passé d'excellents moments autour d'un délicieux expresso accompagné d'une savoureuse madeleine très fraîche. 

J'ai découvert le reste de l’intérieur accompagnée par Nuria Borràs, directrice de l'hôtel, qui en parle avec une immense sensibilité et une excellente connaissance historique, nous faisant partager son amour pour cet édifice et son histoire. J'ai ainsi pu découvrir le "comedor de huespedes" ou "sala de las sirenas", qui recréé un fond sous-marin dans une belle ambiance à la fois lumineuse et calme. La partie inférieure des murs est recouverte d'un entrelacs de bois et de céramiques avec les armoiries de différentes villes catalanes alors que la la partie supérieure donne l'idée du mouvement des vagues.

 La salle à manger est divisée en trois parties, délimitées par les colonnes chères à Domenech i Montaner. La partie centrale est éclairée par un puits de lumière et des lampes. A l'origine, il s'agissait de lampes en laiton. Actuellement, elles ont été remplacées, grâce à la superbe initiative de Mercé Borrel (qui a fait un travail remarquable dans tout l'hôtel, comme toute l'équipe d'architectes chargés de la rénovation), par de superbes tiges d'où partent des bulles de lumières, comme des bulles d'eau s'échappant d'un fond sous-marin.

Pour certains, l'évocation d'un fond marin, serait due au fait, qu'au tout début, avant d'être une Fonda, il y avait dans ces lieux un établissement de bains. Cela est possible, mais l'évocation du monde sous-marin n'est pas insolite dans l'Art Nouveau, comme par exemple au Castel Béranger d'Hector Guimard ou sur la façade de l'immeuble de François-Adolphe Bocage, rue Scribe, à Paris. Ici, il s'agit d'un sgraffite imitant les vagues, orné d’éléments marins et de délicieuses sirènes, avec des éléments japonisants proches du style d'Hokusai., oeuvre du peintre Ramon Casas.

Avant la salle à manger, se trouve une petite salle de repos, éclairée par un autre puits de lumière et décorée de sgraffites, certaines japonisantes, appelée également "patio del buen dia" à cause d'une des figures féminines portant un écriteau qui dit "bonne journée' en catalan.

La réception est quant à elle ornée d'éléments plutôt rappelant l’époque médiévale, comme ces lions porte-étendard, soutenant ici des globes lumineux et ornée de petits panneaux souhaitant aux voyageurs, un bon voyage ou un bon séjour. Du côté gauche part l’escalier monumental menant aux étages, décorés de fleurs en fer forgé, de sgraffites et de mosaïques. Ces dernières protégées par des plaques de verre permettant ainsi leur conservation.

 Un ascenseur moderne permet d'accéder aux chambres dont les portes donnent sur le puits de lumière de la salle des sirènes, dans une atmosphère presque monacale, qui se prête à la tranquillité d'une nuit calme et reposante.

A côté de l'ascenseur, une porte mène aux toilettes dans l'entrée desquelles trône un magnifique lavabo en marbre avec un robinet au décor floral et tête de canard.  Bien plus ouvragé, il n'a pas été pas sans rappeler celui de l'appartement de mon enfance, du même architecte. Je suppose qu'ils ont été fabriqués par le même artisan.

J'ai pu, le lendemain de ma visite guidée par Nuria, revenir déjeuner avec mon ami (le complice de mes sorties dans des restaurants Art Nouveau à Paris), à la Fonda. Nous avons été accueillis avec gentillesse et professionnalisme et les mets ont été la hauteur de la beauté des lieux. Il s'agit du restaurant imaginé par Domenech i Montaner, pour accueillir le public en général et pas seulement les hôtes de l'hôtel, contrairement au "salon des sirènes". C'est une longue salle, dont les murs sont recouverts de marbre rose pour le haut et la base, de superbes mosaïques avec une bande en bois sculpté, qui est éclairée par d'élégantes lampes en laiton et le mur du fond présente un décor floral en céramique, très Art Nouveau. Avec une pendule, florale elle aussi, aux curieux numéros.

Cet hôtel est un enchantement pour tout amateur de modernisme. L'accueil y est fantastique. C'est la première fois que, lorsque je parle de mon blog et de ma passion pour l'Art Nouveau, dans un établissement dans la restauration ou l’hôtellerie, je vis un tel échange. L'équipe qui travaille dans ce lieu, lui donne une âme et une ambiance hors pair. 

En 1904, l'hôtel a reçu un prix de l'Ayuntamiento de Barcelona: un Diplôme d'Honneur pour la meilleure décoration. Il me semble qu'il mérite aujourd'hui une nouvelle reconnaissance pour sa rénovation intelligente, sensible et respectueuse du modernisme. 

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Durante mi última visita a Barcelona, ​​tuve el gran placer de visitar un lugar absolutamente impresionante, con la complicidad de un caballero encantador, Joshemari , que conoce muy bien la ciudad, de la cual pinta en delicadas acuarelas finas, fachadas históricas así como cafés y bodegas. Conocí su obra por su blog y ya he presentado su trabajo en torno a Lluís Domènech i Montaner, arquitecto de la casa de mi infancia catalana. Fue muy entusiasmado que me habló de su descubrimiento del día anterior(pueden ver los dibujos que hizo junto con sus amigos ese día aquí): un hotel de decoración modernista, cerca de Las Ramblas, el Hotel Espanya, recientemente renovado. Al escucharlo, sólo tuve un deseo: descubrirlo por mí misma.

En el camino, Joshemari me hablaba de su Barcelona que tanto quiere y de la cual conoce muchas historias. Pero yo sólo tenía un deseo: llegar más rápido posible al hotel. Una vez allí, quedé asombrada y encantada. No sabía dónde llevar mi mirada, ya que el lugar es hermoso, con una impresionante riqueza de detalles puestos en relieve por una renovación inteligente y muy respetuosa con el modernismo. La obra fue encargada al arquitecto  Carles  Basso ( quien había trabajado previamente en la renovación de la Casa Lleó Morera y Casa Thomas el mismo arquitecto Domenech i Montaner), en colaboración con Tote Moreno y la estilista de interiores Mercé Borrell .   

La fachada del edificio es muy sencilla y no tiene ningún elemento modernista. Es posible pasar delante sin imaginar un momento la belleza que contiene. Esto es debido al hecho de que originalmente no fue un edificio modernista. Inaugurado en 1858, fue al inicio sólo una Fonda y fue cuarenta años después que la renovación fue confiada por Miguel Salvado, un rico industrial textil, al arquitecto modernista Lluís Domènech y Montaner, para transformarla en un hotel con todas las comodidades modernas de la época, entre ellos un gran ascensor, hoy desaparecido.

A la izquierda de la entrada se encuentra el bar Arnau, que debe su nombre al escultor que hizo una enorme chimenea de alabastro, de casi 5 metros de alto y tres de ancho que representa una vida familiar con los gatos, una mujer que lleva un bebé, una ronda infantil y un anciano. El conjunto coronado por un gran escudo. El ambiente es acogedor, el mobiliario de líneas muy sobrias armoniza perfectamente,destacando las columnas, el artesonado y todo el conjunto modernista. Pasé un buen momento saboreando un delicioso espresso acompañado de una sabrosa madeleine fresca.

Descubrí el resto del edificio acompañada por Nuria Borrás, directora del hotel, del cual habla con gran sensibilidad y une excelente conocimiento histórico, quien supo compartir con nosotros su amor por este edificio y su historia. Tuve la oportunidad de descubrir el "comedor de huespedes" o "sala de las Sirenas", que recrea un fondo marino en un hermoso ambiente que es a la vez impresionante y tranquilo. La parte inferior de las paredes está cubierta con un entrelazo de madera y cerámica con diferentes escudos de ciudades de Cataluña, mientras que el superior da la idea del movimiento de las olas.
El comedor está dividido en tres partes, delimitadas por columnas tan características de la obra Domenech i Montaner. La parte central está iluminada por un tragaluz y lámparas originalmente, de latón. En la actualidad, han sido sustituidas, gracias a la excelente intervención de Mercé Borrel (quien hizo un trabajo excepcional en todo el hotel, junto con el equipo de arquitectos encargados de la renovación), por magníficas varillas que sostienen burbujas de luces imitando burbujas de agua que parecen escaparse de un fondo submarino..

Para algunos, la evocación de un fondo marino, se debería al hecho de que al principio, antes de que fuera una Fonda, hubo en estos lugares una casa de baños. Esto es posible, pero la evocación del mundo submarino no es inusual en el Art Nouveau, como es el caso en el Castel Beranger de Hector Guimard o en la fachada del edificio  de -Adolphe François Bocage rue Scribe en París. Aquí hay un esgrafiado imitando las olas, decorado con elementos marinos y deliciosas sirenas, de estilo japonés con elementos cercanos al estilo de Hokusai., Son obra del pintor Ramon Casas.

Antes del comedor, hay una pequeña sala de descanso, iluminada por un tragaluz y decorada con esgrafiado, con nuevamente una pequeña influencia japonesa, también llamado "Patio del buen dia" a causa de las figuras femeninas que llevaba un letrero que dice: "bon día" en catalán.

La recepción está a su vez decorada con elementos que más bien recuerdan a la época medieval, como estos leones que portan globos de luz y está decorada con paneles pequeños que desean a los viajeros, un buen viaje o una buena estancia. La escalera monumental de la izquierda  lleva a los pisos y está adornadas con flores de hierro forjado, esgrafiados y mosaicos. Estos últimos protegidos actualmente por placas de vidrio que permiten su conservación. Un moderno ascensor ofrece acceso a las habitaciones cuyas puertas se abren hacia el tragaluz de la sala de las sirenas, en un ambiente casi monacal que se presta a la tranquilidad de una noche tranquila y de descanso.

Al lado del ascensor, una puerta conduce al cuarto de baño en cuyo vestíbulo, se encuentra un hermoso lavabo de mármol con un grifo con decoración floral y cabeza de pato. Me parece, aunque mucho más elaborado, parecido al del apartamento de mi infancia, del mismo arquitecto. Supongo que fueron hechos por el mismo artesano.
Tuve la oportunidad, un día después la visita guiada por Nuria, de ir a almorzar con mi amigo (el cómplice de mis salidas a los restaurantes Art Nouveau, en París) a la Fonda. Nos recibieron con amabilidad y profesionalismo y los platos estuvieron a la altura de la belleza del lugar. La Fonda fue diseñada por Domenech i Montaner como el restaurante para el público en general y no tan solo del hotel, a diferencia de la sala de las sirenas, que era para los huéspedes. Es una pieza rectangular, alargada, cuyas paredes están cubiertas de mármol rosado y la base, con bellos mosaicos con una banda de madera tallada, iluminada por lámparas de latón elegantes y la pared del fondo decorada de cerámica floral, muy al estilo Art Nouveau. Con un reloj, floral también,con números curiosos.

Este hotel es una delicia para todos los amantes del modernismo. El recibimiento es sumamente agradable y caluroso. Esta es la primera vez que, cuando hablo de mi blog y mi pasión por el Art Nouveau, en una institución de tipo restaurante u hôtel, tengo este tipo de intercambio, de gran calidad. El equipo que trabaja en el hotel, le da un alma y un ambiente excepcional. 

En 1904, el hotel recibió un premio del Ayuntamiento de Barcelona: un Diploma de Honor por la mejor decoración. Creo que se merece hoy un nuevo homenaje por su renovación inteligente, sensible y respetuosa del modernismo.