lundi 1 avril 2024

Celrà, Gérone : la fabrique Pagans - architecte : Isidre Bosch Bataller -1903- , Can Pagans et l'Athénée

 En février 2023, j'ai pris le train de Port-Bou à Gérone et j'ai découvert, en passant, l'édifice imposant de la fabrique Pagans qui se trouve le long de la voie ferrée. Un an plus tard, profitant d'un bref séjour à Gérone pour assister à la procession du Vendredi Saint, je me suis rendue à Celrà, afin de visiter les lieux où j'ai découvert d'autres constructions modernistes. 

Abandonnée en 1971 et cédée à la municipalité une dizaine d'années après, la construction abrite aujourd'hui de nombreux services culturels et sociaux, dont la mairie. C'est un très bel exemple de rénovation et préservation d'un bien culturel. 

En 1902, Josep Brillas et Pere Pagans fondent une société pour la fabrication et commercialisation de tannins végétaux utilisés dans le travail du cuir. En 1915, ils font appel à l'architecte Isidre Bosch i Batallé, auteur de nombreux édifices de la région. Son style est celui du modernisme industriel loin des belles courbes de l'Art Nouveau, c'est pour cela que j'y suis bien moins sensible qu'à celui de Rafael Masó i Valentí  dont j'ai déjà écrit un article sur ce blog

Il s'agit d'un ensemble de bâtiments en briques rouges entre lesquels se découpent d'imposantes cheminées. 



Les façades avec une silhouette aux toits crénelés se ressemblent à quelques détails près. La pointe de couleur est portée par des toitures recouvertes de céramique vernissée verte et quelques fioritures sont présentes sur la porte de l'édifice aujourd'hui occupé par la Mairie.






Les corps de bâtiments sont séparés de la route et des voies ferrées par un mur, également en briques, à l'angle duquel se trouve une fontaine, avec une décoration florale et des initiales "mystérieuses". 


C'est en parcourant cette route qui longe la fabrique que mon regard a été attiré par une autre construction, d'un style similaire, de l'autre côté des voies ferrées. 


Il s'agit de Can Pagans. J'ignore qui en est l'architecte mais il ne me semblerait pas invraisemblable que sur la façade côté rails, le même architecte de la fabrique soit intervenu.
Par contre, la façade côté route, me semble plus ancienne que la fabrique, ce qui est confirmé par une date sur le haut de la porte principale. les fenêtres lui donnent un petit air mauresque et sont couronnées par des sgraffites. 





Cependant, un petit édifice adjacent, me semble être plus dans la même style que la fabrique , même s'il est en béton et briques claires. La porte principale est ornée par de très belle ferronnerie.



Non loin de là; la vitrine d'une boucherie Hallal attire, encore une fois mon attention car elle présente de belles formes Art Nouveau.


En repassant sous les voies ferrées par un passage piéton, j'arrive quasiment devant l'Athénée, où je retrouve les courbes bien caractéristiques de l'Art Nouveau. Construit en 1903, c'est-à-dire avant que les bâtiments d'Isidre Bosch i Batallé, par les fondateurs de la fabrique pour leurs travailleurs. J'ai n'ai trouvé aucune indication quant à son architecte.




jeudi 22 février 2024

5, rue Valentin Haïy, architecte Honoré Cadilhac, 1905

Hier soir, j'ai regardé le premier épisode de la série "Berlin" et j'ai immédiatement reconnu la rue Valentin Huäy où je ne suis pourtant pas retournée depuis plus de 10 ans. J'avais déjà publié deux portes d'immeubles comportant des éléments Art Nouveau, se trouvant dans cette rue. L'épisode m'a paru fort peu intéressant mais j'ai été heureuse de pouvoir "visiter" l'intérieur d'un des appartements de cet immeuble où j'ai pu remarquer, notamment, des vitraux avec des motifs floraux.

Je me suis dit que c'était l'occasion de réveiller un peu mon blog, au repos depuis presque un an et de partager cette "trouvaille" en publiant quelques informations et photos sur l'immeuble.

Honoré est un architecte parisien auteur de plusieurs immeubles dans la ville dont celui situé rue Valentin Huäy qui semble être le seul à avoir des éléments Art Nouveau. Il s'agit d'un immeuble d'angle, avec une façade sur la rue Bouchut. Celle située rue Valentin Huäy est constituée de 4 travées dont une constitué de bow-windows. 

Le style est haussmannien mais la porte est décorée de ferronneries clairement Art Nouveau et d'un encadrement avec des motifs de pommes de pin sculptés.



Les autres motifs végétaux sont sculptés sur les consoles des balcons.



Le compositeur Serge Prokofiev y a vécu.


samedi 22 avril 2023

Gentil et Bourdet et Art Nouveau à Toulouse : 6, rue de Rennes, architecte et date inconnu.es - 22, rue du Languedoc, Architecte Eugène Curvale et Sculpteur Toures (1901) et l'Immeuble dit de La Dépêche du Midi 1932, architecte Léon Jaussely (1932)

En septembre 2022, je me suis rendue à Toulouse, pour la première fois. J'y ai découvert un Art Nouveau très présent et original. Souvent, il se cache parmi différents éléments de façades éclectiques. 

L'exemple célèbre de céramiques Gentil&Bourdet, dans cette ville, est la superbe façade d'un immeuble Art Déco, qui fut longtemps le siège de la Dépêche du Midi.


Les autres exemples sont beaucoup moins spectaculaires, bien qu'intéressants, car ils sont le témoignage de l'activité de la fabrique boulonnaise, dans le sud, à Toulouse, comme dans d'autres villes que j'ai déjà mentionnées, dans d'autres articles.

Mon guide, lors de ma visite, a été le numéro 60 de la revue "Le Patrimoine: histoire, culture et création d'Occitanie" sur le "Surprenant Art Nouveau"

 6, rue de Rennes

Repéré par un simple photo dans la magazine ci-dessus, sur laquelle j'ai immédiatement reconnu les motifs G&B. 
Il s'agit d'une petite construction en briques,, avec quelques éléments sculptés en pierre blanche, dont la façade est réhaussée par des éléments en grès bleu qui reprennent le couleur de la porte d'entrée, qui présente de discrètes lignes arrondies.


Les céramiques se situent au dessus de la porte, et forment également une frise qui court sous le toit.



Elles se trouvent toutes dans leur catalogue: "Manuel d'application des grès Gentil et Bourdet".




22, rue du Languedoc, Architecte Eugène Curvale et Sculpteur Toures (1901)

La rue de Languedoc présente plusieurs immeubles avec des éléments Art Nouveau. Celui-ci, même si de facture plutôt classique, a des décorations Art Nouveau sculptées et en céramique.




Un s'agit de plaques posées en frise entre les fenêtres du dernier étage, de colonnettes balustrade en forme de bouton de pavot, motif G&B très utilisé dans différents édifices et d'autres petits ouvrages, de style cabochons, en grès. Tous présents dans leur catalogue.